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20ÈME ANNIVERSAIRE DE L'ADOPTION DE LA DÉCLARATION ET DU PROGRAMME D'ACTION DE DURBAN


DÉCLARATION DE


SON EXCELLENCE MONSIEUR FÉLIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

AU NOM DE L'UNION AFRICAINE ET DE LA COMMUNAUTE DES CARAÏBES

LORS

DE LA RÉUNION PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU POUR COMMÉMORER

LE 20ÈME ANNIVERSAIRE DE L'ADOPTION DE LA DÉCLARATION ET DU PROGRAMME D'ACTION DE DURBAN

SOUS LE THÈME :


« RÉPARATION, JUSTICE RACIALE ET ÉGALITÉ POUR LES PERSONNES D'ASCENDANCE AFRICAINE »


Mercredi 22 septembre 2021




Monsieur le Président,

Chefs d'État et de gouvernement,

Secrétaire général,

Distingués délégués,

Mesdames et Messieurs,



J'ai l'honneur de prononcer cette déclaration au nom du Groupe africain et de la Communauté des Caraïbes (AfCar), sous le thème : « Réparations, justice raciale et égalité pour les personnes d'ascendance africaine ».

Monsieur le Président,

Avant toute chose, je voudrais saisir cette occasion pour vous féliciter, d'avoir convoqué cette séance plénière de haut niveau pour commémorer le 20ème anniversaire de l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban.


2. Nous nous félicitons du thème de cet événement de haut niveau car il concentre notre attention sur des questions d’intérêts communs aux Africains, y compris les Africains de la diaspora. Il résume notre besoin urgent et notre aspiration commune de parvenir à une société juste, libre et équitable qui définit notre humanité commune.


Monsieur le Président,


3. Nous reconnaissons qu'il y a eu quelques progrès depuis l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, il y a 20 ans. Cependant, nous avons beaucoup plus d'obstacles à surmonter, car les Africains en général, et les Africains de la diaspora, en particulier, sont toujours confrontés au problème des inégalités. Nous avons ainsi noté la résurgence alarmante de la discrimination raciale à travers le monde. La pandémie de COVID-19 a encore exacerbé cette pratique. Nous savons que la pandémie de COVID-19 a perturbé des vies et des moyens de subsistance à travers le monde. Nous nous sommes retrouvés dans une situation où quelques pays ont plus qu'assez de vaccins tandis que d'autres pays comme les nôtres, en particulier les PMA et les PEID, n'ont accès qu'à une quantité minimale de vaccins contre la COVID-19 et d'autres fournitures médicales.

Ce n'est clairement pas une démonstration d'égalité entre les pays et les peuples de ce monde. Des efforts réels sont nécessaires pour garantir la réalisation des buts et objectifs de la Déclaration et du programme d'action de Durban.


Nonobstant ce qui précède, nous réaffirmons notre soutien à la proclamation du 21 mars de chaque année comme « Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale » et, du 31 août, « Journée internationale des personnes d'ascendance africaine ». Il est gratifiant que la première Journée internationale des personnes d'ascendance africaine ait été célébrée cette année au cours de la 75e session de l’Assemblée générale. Ces actes démontrent l'engagement mondial à éliminer le racisme et reconnaissent les immenses contributions des personnes d'ascendance africaine.


Monsieur le Président,


4. Nous rappelons que plus de cinq ans se sont écoulés depuis que la communauté internationale a accepté de mettre en œuvre la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine. Nous sommes conscients des préjugés raciaux et de la discrimination auxquels les personnes d'ascendance africaine sont encore confrontées aujourd'hui. Nous prenons dûment note de la manière dont la communauté internationale traite ces actes.


5. Nous sommes toutefois satisfaits des gouvernements des États Membres qui ont mis en œuvre, depuis l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Durban il y a 20 ans, des mesures législatives et administratives progressistes pour lutter efficacement contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée. Plus important encore, nous félicitons tous ceux qui apprécient et respectent le savoir et la contribution des personnes d'ascendance africaine dans leurs sociétés, que ce soit dans les domaines de l'économie, de la politique, de la culture, de l'éducation, de la médecine, des innovations, de l’entrepreneuriat, entre autres.


6. Nous tenons à exprimer notre gratitude aux États membres pour avoir adopté par consensus la résolution sur la création de l'Instance permanente des personnes d'ascendance africaine le 2 août 2021. L’AfCar se félicite de la création de l’Instance permanente des personnes d’ascendance africaine qui servira aussi bien de mécanisme consultatif que de plate-forme pour améliorer la sécurité, la qualité de vie et les moyens de subsistances des personnes d’ascendance africaine.

Nous considérons la création de cette instance comme une démonstration de la coopération et de l'engagement des États membres dans le processus de guérison pour personnes d'ascendance africaine. Nous sommes convaincus que ce Forum aura un impact significatif dans la quête pour mettre fin aux vices et injustices liés à la race.


7. Nous réaffirmons en outre la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine proclamée, qui a été mise en œuvre en 2015 et prendra fin en 2024, sous les thèmes : reconnaissance, justice et développement. L’AfCar croit que tous ces efforts et engagements sont des occasions uniques et opportunes de souligner la contribution importante apportée par les personnes d'ascendance africaine dans leurs sociétés et de proposer des mesures concrètes pour promouvoir l'égalité et lutter contre la discrimination de toute nature.


Monsieur le Président,


8. L'Agenda 2030 et les Objectifs de développement durable envisagent un monde de respect universel des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, à savoir ; dignité humaine, état de droit, justice, égalité et non-discrimination ; et du respect de la race, de l'ethnicité et de la diversité culturelle, qui fixe les principes de la poursuite de ces objectifs.


9. Le Groupe africain et la CARICOM estime que l'autonomisation des personnes et la garantie de l'inclusion et de l'égalité dans toutes les couches de la vie est une obligation qui nous est imposée à tous par notre humanité commune. Nous affirmons que le droit à une éducation de qualité pour tous les citoyens contribue à des sociétés plus inclusives, à l'équité, y compris des relations harmonieuses entre les nations et les individus et peut favoriser la compréhension mutuelle et le respect de la diversité culturelle et des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous. La Déclaration et le Programme d'action de Durban affirment en outre la promotion de l'inclusion complète et précise de l'histoire et de la contribution des personnes d'ascendance africaine dans le programme d'enseignement, entre autres.


Monsieur le Président,


10. L’AfCar estime que la responsabilité de lutter efficacement contre les actes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée incombe aux États et affirme que, chaque fois qu'ils se produisent, ils doivent être fermement condamnés, leur récurrence empêchée et exhorte tous, y compris les États membres de prendre des mesures préventives, y compris des mesures législatives et administratives.


11. Nous nous félicitons donc de l'adoption de mesures législatives et de la mise en place de mécanismes spécialisés pour lutter contre le racisme et toutes les formes de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée et reconnaissons la nécessité d'intégrer une perspective de genre dans les politiques, stratégies et programmes d'action pour lutter contre toutes les formes de discrimination.


Monsieur le Président,


12. L’AfCar appelle les gouvernements à renforcer la protection contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée en veillant à ce que toutes les personnes aient accès à des recours efficaces et adéquats et, par la même occasion, jouissent du droit de demander aux tribunaux nationaux compétents et d'autres institutions nationales justes et adéquates des réparations et satisfactions pour tout dommage résultant d'une telle discrimination.


13. Le Groupe Africain soutient la Communauté des Caraïbes dans leurs appels à une justice réparatrice. Nous sommes d'avis que les réparations pour l'esclavage et le colonialisme devrait non seulement comprendre la responsabilité pour les torts historiques, mais aussi l'éradication des cicatrices de l'inégalité raciale, de la subordination et de la discrimination qui ont été construites sous l'esclavage, l'apartheid et le colonialisme, ainsi que la remise de dette. En outre, tant que subsisteront les séquelles de l'esclavage et du colonialisme, notamment la pauvreté, l'accès inéquitable à l'éducation, au logement et à la justice, l'appel à la justice réparatrice restera une priorité des plus critiques pour les personnes d'ascendance africaine.


14. Le Groupe Africain et la Communauté des Caraïbes sont fermement convaincu que le développement durable et le respect, la promotion, la protection de tous les droits de l'homme et libertés fondamentales pour tous, ainsi que la mise en œuvre des obligations et engagements internationaux relatifs aux droits de l'homme conformément au droit international des droits de l'homme sont essentiels pour prévenir les actes du racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.


15. À cet égard, l’AfCar se félicite de la création d'un nouveau mécanisme d'experts indépendants relevant du Conseil des droits de l'homme. Nous attendons avec impatience la nature transformatrice de ce mécanisme, en particulier dans les domaines de la justice raciale et de l'égalité dans le contexte de l'application de la loi à l'échelle mondiale.


Monsieur le Président,

Chefs d'État et de gouvernement,

Secrétaire général,

Distingués délégués,

Mesdames et Messieurs,


16. En conclusion, nous réaffirmons la mise en œuvre pleine et effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban conformément au Programme d'action d'Addis-Abeba. Nous approuvons tous les efforts consacrés à la promotion du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales des personnes d'ascendance africaine en particulier. Nous pensons qu'il est temps que tous les instruments adoptés soient mis en œuvre avec dignité, respect, reconnaissance, conformément aux priorités convenues avec les personnes d'ascendance africaine dans le monde. Leurs voix doivent être incluses sur toutes les questions qui les touchent et leur vie, afin que personne ne soit laissé pour compte.


Je vous remercie tous.


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